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Iranhe est une immersion dans la matière.

Matière sonore, organique, matière sensuelle et poétique.

Les quatre musiciens forgent une musique largement improvisée, répétitive, lancinante, empreinte de mélancolie qui redessine les contours d'un paysage oublié, d'une terre lumineuse et qui fait écho aux textes en occitan.

Le public doit plonger avec eux, dans ce bouillon fait de tambours, de cordes, de souffles et de paroles.

Iranhe est un rituel de transe, une affaire de langue et d'énergie vitale, à la recherche de la rumeur lointaine des vibrations souterraines.

Le point de départ est souvent un court motif issu d’airs traditionnels à danser, de l'aire Occitane au sens large du terme. Le développement de ces motifs est largement improvisé, avec pour guide le récit que propose les textes en langue occitane.

Chacun est attentif aux variations proposées par ses partenaires comme dans une danse.

Quant aux textes qu'ils soient écrits par des membres du groupe, par des auteur-ice-s, le choix de la langue est un choix d'universalité et ils proposent une vision d'impermanence et d'immanence du monde et de l'âme.



Dawid Bouvard: violon
Arnaud Fromont: voix, clarinette, bombarde
Jacques Sorrentini-Zibjan: contrebasse
Vincent Roussel: batterie


Iranhe es una trempa dins la matèria

Matèria sonora, organica, sensuala e poetica.

Lei quatre sonaires fabregan una musica fòrça improvisada, repetitiva, lancejanta, empiedada de malanconiá que retracha lei contorns d'un paisatge oblidat, d'une terra luminosa e que fa resonar lei textes en occitan.

Lo public se deve de sotar amb'elei dins aqueste borbolhon de tambors, de còrdas, de bofas e de paraulas.

Iranhe es un rituau de trança, aquí se tracta de lenga e d'energia vitala, que cerca lo garramat luenchen dei vibraciens sosterranhas.

Critiques:

La musique d’Iranhe semble voyager au fil d’improvisations sur fond répétitif, entêtant, presque transcendantal et à l’accent occitan. Le quatuor nous emmène corps et âme dans les limbes de sa création. Du projet à sa matérialisation, le maître mot est la communion.
LPB, Journal Ventilo, 2019



Samedi 7 mai le temps s'est rafraîchi à Apt après l'orage. On file se réchauffer à la Salle des Fêtes écouter IRANHE à 19hs, concert illustrant parfaitement la volonté du Son des Peuples de faire tomber les frontières musicales du jazz et d'ouvrir cette musique libre à tous. IRANHE, ce sont quatre musiciens troubadours à la croisée du jazz et de la musique traditionnelle occitane: Arnaud Fromont, autodidacte et poète au grand coeur, (lire ses poésies sur le site d'Iranhe) joue de sa voix grave sur des textes profonds lus en occitan ou français, en empruntant sa bombarde. David Bouvard l'accompagne au violon et sur la fin à la guimbarde. A leurs côtés, dans une ombre encore bien difficile pour les photographes, Jacques Sorrentini- Zibjan à la contrebasse et Vincent Roussel à la batterie et percussions.
Ambiance crépusculaire et ténébreuse donc, c'est un peu une messe noire qui sera célébrée ce soir, avec une musique incantatoire débutant sur une poésie prophétique de Roland Pécout, poète contemporain occitan, qu'Arnaud Fromont nous rapporte ensuite en français "...Et les pays molochs arrogants et fiers voient leur Tour de Babel s'écrouler d'un coup...". Bourrées et rigodons se suivent pour détendre un peu l'atmosphère malgré tout, mais on sent bien que ces quatre-là sont lucides. C'est un peu une musique d'avant la fin du monde avec d'ailleurs un texte final "Depuis la fin du monde, on raconte que les chats sauvages mangent les prêtres..." sur un rythme lancinant amené par l'excellent batteur. Beau concert donc, surprenant, à la fois ténébreux et (faussement) enjoué dont les musiciens talentueux loin des sunlights mériteraient plus de lumière, au sens propre comme au figuré. Ecoutez leur album digital "Lo Promier" sorti en janvier 2019 sur leur site, il vaut le détour.
Florence Ducommun, pour pour JAZZ'IN Clap Coop; 2022